Nouvelle génération professionnelle : clés de compréhension pour décrypter les malentendus générationnels
L’entrée dans la vie active n’a jamais été aussi difficile que pour la jeunesse actuelle. En particulier parce qu’au moment du recrutement, ce sont souvent les critères prévalant sur la génération « baby – boomer » qui, inconsciemment, forgent les appréciations. Une méprise susceptible d’aggraver le glacis intergénérationnel et de discriminer les futurs talents.
La formule impressionne : pour la sociologue Cécile Van de Velde, la cohorte des milleniums ne serait pas sacrifiée, mais scarifiée. Une nouvelle réalité de parcours dont les Curriculum Vitae portent les stigmates.
Bien que plus diplômée, la jeune génération se caractérise par des marqueurs indélébiles, tels que l’accès tardif à l’activité professionnelle en raison d’études longues, mais aussi des phases de chômage et de précarité imposées par les crises à répétition. Relation de cause à effet, ces difficultés initiales interviennent sur la perception extérieure en phase d’embauche : surabondance de stages, brièveté des contrats et des expériences de travail, bas salaires, absence de logique d’ascension sociale, manque d’autonomie.
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La crise de 2008 et les politiques d’austérité qui se sont succédé ont déstabilisé les jeunes et ont complexifié leur passage à la vie adulte. La certitude d’un héritage environnemental dégradé à l’extrême par l’insouciance coupable des aînés, mais aussi le découragement face aux « portes fermées » du modèle néolibéral et aux injustices de la démocratie, provoquent maintenant leur défiance vis-à-vis des entreprises, des institutions et des pouvoirs publics.
À cela s’ajoute le sentiment de porter l’énorme responsabilité de la restauration de l’éthique du monde et des renoncements que cela induit.
Pour la sociologue Cécile Van de Velde, la cohorte des milleniums ne serait pas sacrifiée, mais scarifiée
guide-pratique
Le recrutement responsableLa crise sanitaire n’a fait qu’aggraver cette situation, avec le gel des emplois, voire les pertes d’emploi, l’augmentation des contrats à temps partiel, la limitation des salaires et l’interruption de toute perspective.
Elle a aussi approfondi la réflexion sur le sens du parcours professionnel, et par extension la place à offrir à l’accomplissement des aspirations personnelles.
Il semble indispensable de briser la cristallisation de l’embauche sur des indicateurs aujourd’hui décalés tels que les diplômes, la précocité de l’arrivée sur le marché, la stabilité du parcours d’emploi, les marqueurs sociaux superficiels (logement, mobilité, loisirs). L’irrégularité n’est plus forcément synonyme de manque de sérieux, mais révélatrice de l’instabilité du monde et de l’agilité dont on doit faire preuve pour survivre.
Une responsabilité attend donc les recruteurs et les décideurs : faire renaître une perspective d’avenir par la décence salariale et la stabilité de l’emploi, valoriser une politique de formation alignée sur l’évolution technologique et les nouvelles pratiques, cultiver une mentalité éthique et environnementale sincère, inclure les jeunes collaborateurs dans les réflexions stratégiques liées aux crises et aux sorties de crise. C’est à ce prix que nous réussirons à réenchanter le monde du travail et à faire éclore les talents de demain.
Notre point de vue chez Ad Valoris
« La crise sanitaire n’a fait qu’aggraver cette situation, avec le gel voire les pertes d’emploi, l’augmentation des contrats à temps partiel, la limitation des salaires et l’interruption de toute perspective. »
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