Dans un précédent article, nous évoquions l’obsolescence des grilles d’évaluation RH héritées de la génération des baby-boomers, face aux aspirations contemporaines des candidats. Ce mois-ci, Sophie Tijeras, notre directrice générale adjointe, partage avec nous son analyse et son expérience sur le sujet du recrutement, pendant et après la crise sanitaire.
Ad Valoris. Nous sortons d’une crise sanitaire inédite. Quel impact cette dernière a-t-elle sur le marché du travail ?
S. T. Contre toute attente, la crise ne semble pas avoir amené les salariés à jouer la sécurité dans cette période anxiogène. Malgré les incertitudes, j’ai eu le sentiment d’un certain renouveau, avec de nombreuses opportunités d’emploi et de candidatures. La crise du Covid-19 a stimulé les projets de reconversion et une volonté de se diriger vers des expériences répondant notamment à la question du sens et d’un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle.
Cette question se pose aux entreprises. Comment améliorer la dimension existentielle et reconfigurer les formats de travail traditionnels ?
Le marché de l’emploi actuel met l’entreprise et le postulant sur un pied d’égalité, dans la recherche d’une satisfaction commune.
Pour convaincre les candidats de qualité, il faut s’intéresser à leurs aspirations personnelles. Nous devons mettre les collaborateurs dans les meilleures conditions possibles et leur permettre d’exploiter leurs points forts. Pour cela, nous recherchons d’abord des talents avec des compétences avérées ou du potentiel – et nous essayons ensuite de positionner les collaborateurs en situation de les révéler.
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La notion d’emploi doit-elle être redéfinie ?
Tout au moins, elle ne se limite plus à un contenu de poste et à un salaire. L’employeur doit savoir convaincre dans un esprit d’équilibre et non pas de domination. Chez Ad Valoris, cela se traduit par la responsabilisation, l’autonomie organisationnelle, la flexibilité et la possibilité de construire son propre parcours d’expérience.
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Le recrutement responsablePensez-vous que le salaire soit un critère secondaire ?
Il reste un élément prioritaire et passe au second plan lorsqu’il est jugé comme répondant honnêtement au profil du poste. Dès qu’il se situe en dessous, il devient une pierre d’achoppement et c’est dans ce cas à l’entreprise de revoir sa position pour que le dialogue puisse s’engager.
Pour beaucoup, le télétravail est une révélation de la crise sanitaire. Pensez-vous qu’il faut maintenir sa pratique ?
Il est démontré que les employés sont plus performants lorsqu’ils en bénéficient. Je le considère comme une judicieuse opportunité d’autonomisation et un aménagement propice à l’équilibre professionnel/privé. C’est aussi un gain de temps pris sur le transport et une contribution non négligeable à l’effort environnemental.
Chez Ad Valoris, nous favorisons le télétravail depuis plusieurs années, avec des habitudes différentes d’un collaborateur à l’autre. Pour certains, ce sera trois ou quatre jours au bureau, pour d’autres, quelques jours dans le mois.
Dans ce contexte, de belles pratiques sont nées spontanément : dates régulières réunissant les équipes en présentiel lors de rencontres au bureau ou d’afterworks, mais aussi d’échanges à distance consacrées au retour d’expérience, au conseil, aux trucs et astuces.
Pour conclure cette interview, comment s’exprime votre culture d’entreprise ?
Elle s’exprime quotidiennement dans les notions de compétences, de liberté, d’autogestion et d’autonomie.
Je pourrais citer l’une de nos particularités favorisant la perception de notre état d’esprit : lors du recrutement, la première entrevue avec le candidat est animée simultanément par notre Chargée du recrutement et par l’un de nos collaborateurs. Le postulant peut ainsi obtenir des informations directes liées à la cohésion interne et au climat de travail. Nous intégrons ensuite à la réflexion le ou les futurs collaborateurs proches afin que le choix du candidat soit un acte consensuel. Nous nommons ensuite un parrain, qui facilite l’intégration du nouvel arrivant et apaise les appréhensions des premières semaines. Nous considérons que, du recrutement au départ, la relation doit être exemplaire, de part et d’autre.
Les mots de Sophie Tijeras
« Le marché de l’emploi met dorénavant l’entreprise et le postulant sur un pied d’égalité, dans la recherche d’une satisfaction commune. »
Sophie Tijeras
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