Les entreprises portent aussi les espoirs du monde

Depuis une trentaine d’années, une succession de crises, hypothécaires, de la dette, sanitaire, territoriale, de l’environnement font bouger les lignes du monde du travail.

Entre les ondes de choc de l’économie, les avancées de la technologie informatique et les aspirations sociétales des jeunes générations de travailleurs, il n’y a pas de doute à avoir sur la nécessité d’intégrer dans l’entreprise une « pensée du changement », motivée par l’adéquation vitale aux évolutions du marché des consommateurs, mais aussi du recrutement.

Dans le même temps, confrontés à l’urgence écologique, nous sommes interrogés sur notre responsabilité individuelle face à ce que nous voulons pour nous-mêmes et pour le monde. Et ce serait presque un lieu commun d’affirmer que, dans ce nouvel « âge du moins », il faudra se situer du côté de l’être plutôt que de l’avoir pour faire prospérer un meilleur qui passera forcément par une mobilisation collective.

Pour les entreprises, il s’agit de réfléchir à leur modèle et d’identifier les nouveaux apprentissages exigés par le contexte dans lequel elles évoluent : intelligence organisationnelle, durabilité, productivité, politique de recrutement. Et pour cette dernière, au-delà du salaire, c’est en portant un projet enthousiasmant et en proposant de véritables perspectives d’avenir qu’elles réussiront à convaincre les meilleurs talents, et à les conserver.

Il n’a donc jamais été aussi utile – et passionnant – que de passer un peu de temps à revisiter les objectifs profonds de l’entreprise. Peut-être vont-ils au-delà de la notion de chiffre d’affaires et de profit. Car c’est presque un retour à la normale que de construire son succès sur l’innovation et le concept, l’idéal collectif, la perpétuation d’un savoir-faire traditionnel, la culture de la connaissance.

Les plus belles réussites économiques, tout au moins les plus légendaires, ont trouvé leur origine dans la passion du métier et une certaine communion avec les consommateurs. Aujourd’hui, les entreprises, confrontées à un monde dérégulé et chaotique, ont l’opportunité de se donner un sens nouveau dans le respect de l’environnement, des ressources humaines, d’une maîtrise mise au service de l’éthique, d’une participation heureuse à cette civilisation de la sobriété qui s’annonce.

« Work smarter, not harder » : la proposition ne se résume donc pas à une liste de résolutions personnelles. Elle concerne l’organisation tout entière dans sa vision, permettant ainsi à ses forces vives de la comprendre, de s’y sentir en harmonie et de s’investir dans ses objectifs.

Thierry Ungaro

« Et ce serait presque un lieu commun d’affirmer que, dans ce nouvel « âge du moins », il faudra se situer du côté de l’être plutôt que de l’avoir pour faire prospérer un meilleur qui passera forcément par une mobilisation collective. »

Thierry Ungaro